Rapport d’activités 2024
Avant-propos
Membres
Organisations des producteurs
- Aaremilch AG
- Arnold Produkte AG
- Association des producteurs de lait de Cremo SA APLC
- Association des producteurs de Milco APLM
- Association des producteurs de Nestlé Broc APLN
- Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie FSFL
- MIBA Genossenschaft
- Mittelland Milch
- mooh Genossenschaft
- OP Federazione ticinese produttori di latte
- OPU Laiteries Réunies de Genève LRG
- PMO Strähl
- PMO Züger/Forster
- PO Ostschweiz
- Prolait – Fédération laitière
- Producteurs suisses de lait PSL
- Vereinigung Berner Milchproduzenten Cremo VBMC
- Zentralschweizer Milchproduzenten ZMP
Entreprises et organisations de l’industrie laitière
- Baer AG
- Cremo SA
- Emmi Schweiz AG
- Hochdorf Swiss Nutrition AG
- Milco Industrie SA
- Nestlé Suisse SA
- Swiss Premium AG
- VMI Association de l’industrie laitière suisse
- VSMM Association Suisse des Laiteries Moyennes
- Züger Frischkäse AG
Fromageries artisanales
- Fromarte
- Association des artisans fromagers romands AFR
- Bernischer Milchkäuferverband
- Genossenschaft Ostschweizer Milchverarbeiter
- Verband der Zentralschweizer Käsermeister ZSKM
Commerce de détail
- Coop
- Aldi Suisse
Organes
Comité
Représentants du groupe d’intérêts Production
Membres
Bigler Rudolf | Aaremilch AG, Lyss (vice-président) |
Banga Christian | MIBA, Aesch |
Beuret Boris | PSL, Berne |
Dörig Sepp | PO Ostschweiz, Schönenberg an der Thur |
Dummermuth Jürg | Mittelland Milch, Suhr |
Egli Hanspeter | PSL, Berne |
Furrer Pirmin | ZMP, Lucerne |
Hagenbuch Stephan | PSL, Berne |
Hirt Mireille | APLC, Bulle |
Schwager René | mooh société coopérative, Zürich |
Suppléants
Benoit Marc | Prolait, Romainmôtier |
Maudonnet Vincent | APLN, Bossennens |
Nicolet Yves | FSFL, Bulle (dès le 24 avril 2024) |
Stettler Fritz | PMO Züger-Forster, Frauenfeld |
Yerly Gabriel | FSFL, Bulle (jusqu'au 24 avril 2024) |
Représentants du groupe d’intérêts transformation / commerce
Membres
Hauser Manuel | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Aschwanden Hans | ZSKM, Seelisberg |
Gygax Jacques | Fromarte, Berne |
Hinterberger Andreas | Berg-Käserei Gais, Gais |
Hirt Lorenz | VMI, Berne |
Muntwyler Marc | Coop, Bâle |
von Wyl Andreas | Hochdorf Swiss Nutrition AG, Hochdorf (dès le 24 avril 2024) |
Wegmüller Andreas | Cremo SA, Villars-sur-Glâne |
Züger Christof | Züger Frischkäse AG, Oberbüren |
Suppléants
Imhof Daniel | Nestlé Suisse SA, Vevey |
Kolly Benoît | Laiterie du Mouret, Ferpicloz |
Krumm Christian | Aldi Suisse AG, Schwarzenbach |
Meier Martin | Swiss Premium AG, Dietikon |
Organisation
Gérance
Kohler Stefan | IP Lait, Berne |
Grossenbacher Michael | IP Lait, Berne |
Parel Anne-Thérèse | IP Lait, Berne (à partir du 16 septembre 2024) |
von Glutz Samuel | IP Lait, Berne (jusqu'au 1e février 2024) |
Réviseur
Mathys Dieter | Engel Copera AG, Berne-Liebefeld |
Commission des sanctions
Hänni Peter | Tribunal régional de l'Oberland, Thoune (président) |
Challandes Anne | Paysanne, Fontainemelon NE |
Emmenegger Guy | eh.legal, Berne |
Rufer Martin | USP, Brugg |
Ryser Peter | OS Beurre, Berne |
Commission marché du beurre
Cette commission remplace dès août 2024 l’ancienne commission « Importations de beurre » et l’ancien groupe d’accompagnement du fonds « Régulation ».
Groupe d’accompagnement fonds « Réduction du prix de la matière première pour l’industrie alimentaire »
Bigler Rudolf | Aaremilch, Lyss |
Furrer Urs | Chocosuisse, Berne (jusqu'en juillet 2024) |
Hagenbuch Stephan | FPSL, Berne |
Hirt Lorenz | VMI, Berne |
Imhof Daniel | Nestlé Suisse SA, Vevey |
Ryser Peter | OS Beurre, Berne |
von Wyl Andreas | Hochdorf Swiss Nutrition AG, Hochdorf |
Weilenmann Daniel | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Wehrli Roger | Cohocosuisse, Berne (dès juillet 2024) |
Kohler Stefan | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Groupe d’accompagnement boîte MPC du fonds « Réduction du prix de la matière première »
Bigler Rudolf | Aaremilch, Lyss |
Hagenbuch Stephan | FPSL, Berne |
Hirt Mireille | APLC, Bulle |
von Wyl Andreas | Hochdorf Swiss Nutrition AG, Hochdorf |
Wegmüller Andreas | Cremo SA, Villars-sur-Glâne |
Weilenmann Daniel | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Kohler Stefan | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Commission « Lait Biologique »
Huser Jasmin | Bio Suisse, Bâle |
Estermann Dominik | ZMP, Lucerne |
Glauser Bendicht | Biomilchpool GmbH, Niederuzwil |
Gygax Jacques | Fromarte, Berne |
Hauser Manuel | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Herwig Thomas | Bio Suisse, Bâle |
Käch Pitt | Progana, Riaz |
Stojanovic Darko | Coop, Bâle |
Wegmüller Andreas | Cremo SA, Villars-sur-Glâne |
Kohler Stefan | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Commission « Dérogations Swissness » et commission « Octroi de licence swissmilk green »
Beuret Boris | FPSL, Berne |
Bigler Rudolf | Aaremilch, Lyss |
Gygax Jacques | Fromarte, Berne |
Hagenbuch Stephan | FPSL, Berne |
Hirt Lorenz | VMI, Berne |
Imhof Daniel | Nestlé Suisse SA, Vevey |
Kohler Stefan | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Commission « Dérogations SST/SRPA Tapis Vert »
Dummermuth Jürg | Mittelland Milch, Suhr |
Meier Peter | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Reinhard Thomas | FPSL, Berne |
Grossenbacher Michael | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Commission « Contrôle de lait » (octobre 2024)
Ingenhoff Jan-Erik | Agroscope, Bern-Liebefeld |
Hervet Sandrine | OSAV, Bern-Liebefeld |
Robiani Sarah | mooh, Zürich (représentante pour l'IP Lait) |
Gygax Jacques | Fromarte, Berne |
Reist Pierre | Fromarte, Berne |
Schär Samuel | SZZV, Zollikofen (autres mammifères) |
Hagenbuch Stephan | FPSL, Bern |
Dummermuth Jürg | Mittelland Milch, Suhr (représentant pour FPSL) |
Wegmüller Andreas | Cremo SA, Villars-sur-Glâne (représentant pour VMI) |
Lottaz Salome | Elsa Group, Estavayer (représentante pour VMI) |
Hostettler Mirjam | TSM Treuhand, Berne |
Stadelmann David | TSM Treuhand, Berne |
Kohler Stefan | BO Milch, Berne (gérance) |
Grossenbacher Michael | BO Milch, Berne (coordination) |
Beck Christian | Suisselab, Zollikofen (invité) |
Jungo Laurence | Suisselab, Zollikofen (invitée) |
Schnebli Kurt | Fromarte, Berne (invité) |
Reinhard Thomas | FPSL, Berne (invité) |
Commission Politique économique et communication (CPEC)
Beuret Boris | FPSL, Berne |
Gygax Jacques | Fromarte, Berne |
Hagenbuch Stephan | FPSL, Berne |
Hirt Lorenz | VMI, Berne |
Schwager René | mooh société coopérative, Zurich (jusqu'en novembre 2024) |
Banga Christian | MIBA, Aesch (dès novembre 2024) |
Weilenmann Daniel | Emmi Schweiz AG, Lucerne |
Grossenbacher Michael | IP Lait, Berne (coordination et gérance) |
Séances du comité et assemblée des délégués
Séances du comité en 2024
Le comité de l’IP Lait a tenu quatre séances ordinaires en 2024 et a pris trois décisions par voie de circulaire.
Séance ordinaire du 1e mars 2024
- Décision d’introduire le calculateur d’empreinte carbone avec un dédommagement de 1 centime par kilo de lait testé sur l’empreinte climatique. Le calculateur est utilisable sur une base volontaire à tous les étages. La décision doit être confirmée par l’assemblée des délégués.
- Le prix indicatif pour le lait de centrale du segment A reste fixé à 79 ct./kg pour le deuxième trimestre 2024. A partir du 1e juillet, il sera relevé à 82 centimes pour une durée de six mois.
- Le prélèvement pour les fonds correspond dès le 1e juillet 2024 à la totalité du supplément pour le lait commercialisé (5 centimes).
- Approbation de la vision pour le secteur laitier à l’attention de l’assemblée des délégués.
Séance ordinaire du 22 mai 2024
- Election d’un groupe de travail comme partenaire de l’OFAG dans le dialogue visant une proposition de solution à la Motion Nicolet.
- Règlementation supplémentaire à l’annexe 1 du Fonds « Réduction du prix » pour renforcer les bases juridiques lors de l’utilisation de poudre de lait spéciale.
- Election d’un groupe de travail pour l’adaptation des règlements des fonds.
- Organisation du projet de développement du calculateur d’empreinte climatique.
Séance ordinaire du 28 août 2024
- Discussion et décisions sur les adaptations des Fonds « Réduction du prix » et « Régulation » à l’attention d’une assemblée des délégués extraordinaire en septembre.
- Election de la nouvelle commission « Marché du beurre ».
- Election d’un comité scientifique pour le projet « Calculateur climatique ».
Séance ordinaire du 15 novembre 2024
- Décision de maintien du prix indicatif A à 82 centimes à partir du 1e janvier 2025.
- Choix de Barto comme partenaire informatique pour le calculateur climatique de l’IP Lait.
- Autres décisions concernant le fonds de régulation.
De plus, le comité a pris trois décisions par voie de circulaire.
- En mars, le comité s’est prononcé sur les principes fondamentaux, puis en avril sur les détails des adaptations des directives du fonds de réduction du prix. Ces adaptations concernent les mesures pour une hausse du soutien à la protéine lactique. Les décisions ont été prises sous réserve des ajustements réglementaires par les délégués.
- Une décision similaire s’est avérée nécessaire en octobre. Elle portait alors sur des mesures concrètes dans le fonds de régulation pour soulager le marché.
Assemblées des délégués 2024
Assemblée ordinaire des délégués du 24 avril 2024
L’assemblée ordinaire des délégués s’est tenue le 24 avril au centre des congrès Ador Sorell à Berne. Les sujets principaux suivants y ont été traités :
- Adoption du rapport d’activité 2024 ;
- Adoption des comptes 2024 ;
- Adoption du rapport, du compte de résultat et du bilan du fonds Réduction du prix de la matière première ainsi que du fonds Régulation ;
- Adaptations dans le règlement du fonds de réduction du prix : jusqu’à la fin de l’année est octroyée une hausse temporaire du soutien à la protéine lactique visant l’allégement du marché.
- Introduction définitive du calculateur climatique ;
- Information à l’assemblée sur l’étendue actuelle de la mise en œuvre du Tapis Vert ;
- Adoption de la « Vision pour le secteur laitier suisse » ;
- Election d’Andreas von Wyl (Hochdorf) et d’Yves Nicolet (FSFL) comme nouveaux membres du comité.
Assemblée extraordinaire des délégués du 19 septembre 2024
Les grands défis dans le marché du lait en 2024 ont nécessité des adaptations à la fois dans le fonds de réduction du prix et dans le fonds de régulation. Le 19 septembre, les délégués ont adopté dans les deux fonds des mesures rapides et efficaces contre les excédents de beurre. En font partie notamment la hausse du soutien par le fonds de réduction du prix de la matière première, un soutien supplémentaire pour la matière grasse, ainsi que des adaptations de la régulation permettant au comité de réagir plus rapidement aux développements actuels.
Prix indicatifs
Segment A
Le prix indicatif A vaut pour le lait du segment A avec 4 % de graisse et 3,3 % de protéine. Il s’agit d’un prix franco rampe du transformateur sans TVA, incluant le supplément de durabilité et le supplément pour le lait commercialisé. Le prix indicatif A est utilisé comme base de décision pour les négociations sur le prix du lait de centrale à tous les échelons du commerce.
Le comité fixe le prix indicatif A chaque trimestre sur la base de trois paramètres : évolution du prix du lait de centrale, évolution des prix des intrants agricoles et évaluation de l’évolution du marché. S’il ne trouve pas d’accord, c’est la base calculée du prix indicatif qui s’applique, pour autant qu’une fourchette définie par rapport au prix indicatif actuel soit dépassée.
À sa séance du 17 novembre 2023, le comité avait adopté la diminution du prix indicatif de 2 centimes pour le 1er trimestre 2024, le fixant à 79 centimes sur la base de l’indice calculé. Ce prix a été maintenu au 2e trimestre. Dès le 1e juillet, le prix a été réhaussé de 3 centimes, s’établissant à 82 centimes par kilo pour toute la fin de l’année. Pour comparaison : le prix indicatif A était resté stable à 81 centimes pendant toute l’année 2023 après s’être réhaussé continuellement au cours des années précédentes. Au début 2022, il atteignait 73 centimes.
Segment B
Le prix indicatif du lait B est calculé et publié mensuellement par le secrétariat de l’IP Lait. Il correspond au prix d’un kilo de lait transformé en poudre de lait écrémé pour l’exportation sur le marché mondial et en graisse lactique pour le marché indigène et se base sur les paramètres suivants :
Prix de la graisse lactique en Suisse : CHF 11,22/kg, sur la base du prix indicatif A
Prix de la poudre de lait écrémé : Agrarmarkt Informations-GmbH (AMI) ; marché mondial fob, Europe de l’Ouest
Taux de change : $/CHF selon la Banque Nationale Suisse
Le prix indicatif du segment B a été stable, fluctuant entre 56 centimes (janvier et décembre) et 54,7 centimes (février). Cette stabilité reflète celle de la valeur de la poudre de l’ait écrémé sur le marché mondial. Celle-ci s’est maintenue dans une fourchette entre 2525 $/t en juillet et 2812 $/t en novembre. Le cours du dollar est demeuré presque toute l’année en dessous de 0.90 CHF, exerçant une pression sur le prix indicatif pour le segment B.
Segment C
Le prix indicatif C correspond au prix d’un kilo de lait transformé en poudre de lait écrémé et en graisse lactique pour l’exportation sur le marché mondial. Il a suivi l’évolution des produits laitiers sur le marché mondial. Plus aucun lait C n’étant commercialisé depuis 2019, il ne joue aucun rôle pour le marché suisse.
Prix indicatifs A, B et C de l’IP Lait en 2024
En ct./kg
Segmentation
En 2024, 81.6% du lait livré ont été achetés dans le segment A auprès des producteurs et les 18.4 % restants dans le segment B. Comme les années précédentes, il n’y avait pas de lait C. Rappelons que 2018 a été la dernière année pendant laquelle il y avait du lait C (0,5 %). La part de lait A par rapport au lait B a baissé comparativement à l’année précédente, atteignant son niveau le plus bas depuis l'introduction de la segmentation.
Segmentation au niveau du premier acheteur de lait
En %
Au total, 3'276'738 kg de lait ont été achetés conformément à la segmentation pendant l’exercice 2024, soit une augmentation de 0.2% par rapport à 2023. Cette quantité est plus faible que celle figurant dans d’autres statistiques parce que le lait écoulé en vente directe et le lait transformé en fromage sur les alpages ne sont pas soumis à la segmentation. Le lait segmenté englobe en revanche le lait de la zone franche de Genève ainsi que le lait de la principauté du Liechtenstein.
Achat au premier niveau en 2024 : Achat de lait directement auprès de producteurs
Mois | Lait A | Lait B | ||
en tonnes |
en % |
en tonnes |
en % |
|
Janvier | 228’778 | 81.3 | 52’558 | 18.7 |
Février | 223’652 | 81.2 | 51’951 | 18.8 |
Mars | 246’628 | 80.9 | 58’158 | 19.1 |
Avril |
249’808 | 81.3 | 57’471 | 18.7 |
Mai |
251’394 | 80.9 | 59’207 | 19.1 |
Juin |
219’453 | 82.6 | 46’100 | 17.4 |
Juillet |
210’109 | 83.1 | 42’816 | 16.9 |
Août |
208’249 | 84.0 | 39’541 | 16.0 |
Septembre |
205’201 | 83.4 | 40’708 | 16.6 |
Octobre |
213’657 | 81.3 | 49’143 | 18.7 |
Novembre |
203’157 | 80.0 | 50’816 | 20.0 |
Décembre |
213’513 | 79.6 | 54’669 | 20.4 |
TOTAL |
2'673’600 | 81.6 | 603’138 | 18.4 |
Effet de la segmentation sur le marché du lait
La segmentation divise le marché suisse du lait en trois segments : A, B et C. Le but de cette répartition en trois sous-marchés est d’optimiser la création de valeur sur l’ensemble du « marché suisse du lait ». Cette mesure est nécessaire pour pouvoir survivre dans un marché laitier partiellement libéralisé. Alors qu'une grande partie du lait est transformée en produits laitiers pour le marché protégé dans ce que l'on appelle la « ligne blanche », tous les fromages ainsi qu’une partie des produits laitiers sont destinés au marché entièrement libéralisé avec l'UE. Les produits destinés au marché protégé ou soutenu sont fabriqués avec du lait commercialisé à des prix suisses élevés, dans la fourchette du prix indicatif A. En revanche, les produits destinés au marché ouvert sont fabriqués avec du lait négocié à des prix proches de ceux de l’UE, afin de garantir la compétitivité des acteurs de ce marché. La segmentation est un instrument optimal pour tirer le meilleur parti du marché partiellement libéralisé avec l'UE. Elle crée une situation gagnant-gagnant pour les producteurs laitiers et les transformateurs. Ainsi, la segmentation peut être considérée comme la réponse du secteur pour se maintenir dans un marché laitier partiellement libéralisé, après que l'État s'est entièrement retiré en 2009 de la gestion des volumes, des prix et du soutien aux exportations.
Parce que le lait B fait partie du système global de la segmentation, la suggestion de rendre ce segment facultatif ne peut être appliquée. En effet, la segmentation est un compromis négocié entre différents groupes d’intérêt.
L’effet de la segmentation se mesure le mieux en observant l’évolution de l’écart de prix du lait entre la Suisse et l’UE depuis 2014. La filière estime que, sans la segmentation, la différence de prix serait seulement de 15 à 20 centimes, car seul le supplément pour le lait transformé en fromage, le bonus « swissness » et la participation au marché de certains acteurs pour des produits particuliers contribueraient à maintenir un certain écart. La segmentation permet d’augmenter encore cette différence. Selon l’évolution des prix dans l’UE, l’écart de prix a parfois dépassé 30 centimes. En 2024, il est revenu à un écart stable et sain légèrement supérieur à 20 centimes. La différence de 32 centime enregistrée en 2023 a conduit à une situation difficile sur les marchés d’exportation : le marché du fromage a connu un recul, alors que le trafic de perfectionnement s’est intensifié. Grace aux hausses encourageantes des prix du lait dans l’UE, l’écart s’est désormais réduit sans qu’il soit nécessaire de baisser les prix suisses.
Le graphique ci-dessous montre la différence de prix entre la Suisse et l’UE depuis 2014. On constate une grande augmentation de la différence l’année dernière, différence qui a atteint jusqu’à 32 centimes en août et en septembre. Deux raisons expliquent cette très grande différence : premièrement, le prix du lait dans l’UE a fortement baissé à partir de décembre 2022 après la forte augmentation pendant la même année ; deuxièmement, le haut niveau du prix du lait a plutôt bien pu être maintenu en Suisse.
Le niveau relativement élevé du prix du lait en Suisse est dans l’intérêt du secteur laitier indigène et est soutenu par la segmentation, les prix indicatifs et d’autres mesures de stabilisation du marché. La très grande différence en 2023 a néanmoins posé des défis supplémentaires sur le marché partiellement libéralisé en Suisse. Citons le bilan qui se dégrade des importations et des exportations de fromage, le recours accru au trafic de perfectionnement pour les produits exportés et la demande plus forte des exportateurs de procéder à des compensations verticales pour les produits insuffisamment soutenus avec les moyens du fonds. Ces défis continueront à occuper fortement le secteur laitier en 2024.
Évolution du prix du lait en Suisse et dans l’UE (Moyenne par année)
En ct./kg
Contrôle de TSM Fiduciaire Sàrl
TSM Fiduciaire Sàrl contrôle le respect de la segmentation sur mandat de l’IP Lait. En raison de la force obligatoire, tous les acteurs du marché sont contrôlés, indépendamment de leur affiliation ou non à l’IP Lait. La concordance des quantités dans les segments est contrôlée pendant une année civile. Tout comme l’année précédente, aucun écart n’a été constaté auprès des acheteurs au premier et au deuxième échelon. Cela signifie que les segments achetés correspondaient aux segments vendus dans le commerce de lait. De plus, l’utilisation du lait B acheté pour la transformation a pu être prouvée. Une marge de tolérance de 5% s’applique. Aucun cas n’a dû être soumis à la commission des sanctions.
La force obligatoire selon l’article 37 de la loi sur l’agriculture s’applique au règlement sur la segmentation et sur les prix indicatifs. Elle a été prolongée pour la dernière fois par le Conseil fédéral le 24 novembre 2021 pour une période de quatre ans entre le 1e janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Les délégués de l’IP Lait décideront au printemps 2025 de déposer une demande pour la prolongation de la force obligatoire.
Contrôles par l’IP Lait
Chaque décompte de paie du lait doit mentionner les quantités et les prix pour chaque segment séparément, et les fournisseurs de lait doivent connaître les conditions de vente le 20 du mois précédent. L’IP lait effectue régulièrement ses propres contrôles pour s’assurer du respect de ces dispositions. Un contrôle a été effectué durant les mois d’octobre et novembre 2024. Il a porté sur les 21 plus grandes entreprises actives dans l’achat de lait au premier ou au deuxième échelon. Les points suivants du règlement ont été contrôlés de manière ciblée :
Chaque entreprise a été contactée par courrier avec la demande de faire parvenir à l’IP Lait une copie d’un décompte mensuel de paie du lait, ou de fournir une autre preuve que ces consignes ont été respectées. Sur les 21 entreprises interrogées, 17 ont fourni dès la première demande toutes les preuves qu’elles respectent bien le règlement. Finalement, 4 entreprises ont nécessité de plus longues démarches. Les quatre cas ont pu être réglés après des clarifications, en concertation avec les fournisseurs concernés.
Standard sectoriel pour le lait durable suisse
Les délégués de l’IP Lait ont décidé que depuis le 1e janvier 2024, le lait suisse ne peut plus être commercialisé et transformé que s’il a été produit conformément aux directives du standard de durabilité de la branche (SSLDS, aussi nommé « Tapis vert »). Ainsi, l'année de rapport a été marquée par la mise en œuvre de cette décision – avec succès : fin 2023, la quantité de lait répondant aux exigences du BNSM s'élevait à 95 % pour atteindre 98% à la fin de l’année 2024 (voir graphique). Une augmentation notable est observée pour le lait sans ensilage pour lequel la part du BNSM a passé de 92 à plus de 97 %.
Part du lait SSLDS à la quantité de lait totale depuis 2019 (en %)
Trois facteurs ont principalement contribué au déploiement quasi généralisé du « Tapis vert » :
- Les adaptations des règlements ont été le déclencheur, puisqu’elles ont conduit à la suppression de la possibilité du bilan de masse pour le lait SSLDS à partir de 2024. En conséquence, les audits chez les acheteurs de premier échelon et chez les transformateurs ont été modifiés. Le lait et la crème doivent en conséquent remplir les exigences SSLDS si elles sont transformées par une entreprise étiquetant ses produits avec « swissmilk green », comme « Le Beurre » par exemple.
- En réponse à cela, les premiers acheteurs de lait et les organisations régionales de producteurs ont fourni un important effort pour inciter les exploitations manquantes à rechercher et mettre en œuvre une solution adaptée à leur situation. Les séances d’information lors d’événements, ainsi que les entretiens individuels et les visites d’exploitations ont largement contribué à ce résultat.
- Les personnes de contact de BD lait et de la gérance de l’IP Lait recherchent, lors d’entretiens individuels avec les productrices et producteurs de lait concernés, la solution optimale pour leur exploitation. La possibilité de recourir à l’une des trois formes de compensation ou au délai transitoire fait que la plupart de ces entretiens aboutissent avec succès. En outre, la gérance a mis en place une plate-forme sur laquelle les premiers acheteurs et les organisations régionales peuvent échanger autour de situations particulièrement difficiles.
Malgré ces efforts, il restait encore 508 producteurs non-inscrits à la fin de l’année. Une année auparavant, ils étaient 750. La moitié de ces producteurs livre son lait à un acheteur qui n’a aucun lien avec le SSLDS. Dans cette catégorie entrent les fromageries transformant elles-mêmes la totalité du lait et de la crème et n’étiquetant pas leurs produits avec la marque « swissmilk green ». Environ 130 exploitations ont cessé la production laitière dans le courant de l’année 2024. Une centaine d’exploitations doivent donc encore procéder à leur inscription au SSLDS.
Evolution de l’utilisation du logo « swissmilk green »
Le nombre de produits laitiers commercialisés arborant le logo « swissmilk green » continue d’augmenter, quoique plus lentement. En 2024, 241 millions d’unités de consommation ont été étiquetées avec le logo du Standard sectoriel pour un lait suisse durable. En 2023, c’étaient 216 millions, ce qui représente un taux de croissance de 12%. Depuis son introduction en 2019, plus de 890 unités de consommation ont été produites sous les couleurs de « swissmilk-green ».
Nombre d'unités de consommation arborant "swissmilk green"
En 1000 pièces
Le groupe de produits se détachant en tête est le yogourt ; en 2024, 83 millions de gobelets ont été étiquetés. Le beurre suit en deuxième place avec 58 millions d’emballages, nettement devant le lait de consommation avec 19 millions d’emballages.
Calculateur climatique
En avril 2024, les délégués se sont prononcés à une large majorité en faveur de l’introduction d’un calculateur climatique standard pour la filière laitière. Grâce à lui, la valeur des émissions de gaz à effet de serre (GES) par kilo de lait produit pourra être déterminée, alors qu’elle manquait jusqu’à présent. Par leur décision, les délégués ont fixé les points-clé suivants :
- Le calculateur standard est l’outil Klir utilisé dans le cadre du projet KlimaStar : l’IP Lait accepte aussi l’utilisation et les résultats d’autres outils reconnus par elle. Les exploitations utilisant un outil reconnu ne sont pas tenues d’utiliser en plus l’outil Klir pour calculer les émissions de gaz à effet de serre liées à la production de lait.
- L’IP Lait acquiert les droits pour adapter l’outil Klir à ses objectifs. En vue de l’augmentation du nombre d’utilisateurs, l’outil doit devenir accessible à large échelle et plus intuitif. En outre, le calculateur standard peut être élargi en fonction des besoins d’autres branches de production. Il est conçu pour une utilisation à l’échelle de l’exploitation dans son ensemble.
- L’utilisation du calculateur climatique ou de lait dont l’empreinte climatique a été calculée est facultative pour tous les acteurs du marché.
- La valeur de référence du lait suisse (kg CO2éq / kg de lait), aussi nommée « Baseline », résulte de la moyenne des trois premières années de calcul.
- La filière laitière se fixe les objectifs climatiques suivants : elle réduit les émissions de GES par kilo de lait de 10% dans les 5 années suivant l’introduction du calculateur climatique et de 20% dans les 10 ans, par rapport à la valeur de base déterminée à l’aide du calculateur. Parallèlement, la valeur nationale doit être inférieure de 30% à la moyenne de l’UE.
- Pour la collecte des données sur les émissions de GES, l’exploitation laitière reçoit une compensation de 1 ct. par kilo de lait pour lequel l’empreinte climatique a été calculée.
- La reconnaissance et la rétribution de la performance de réduction atteinte par l’exploitation de production relève de la responsabilité des partenaires du marché.
- Le moment du lancement du calculateur climatique est laissé à l’appréciation du comité.
Organisation du projet
Le projet est subdivisé en sept sous-projets distincts, auxquels se rattachent des rôles et des responsabilités distinctes. L’organisation du projet est confiée à plusieurs organes. L’accompagnement est assumé par un groupe de projet comptant sept personnes. La responsabilité du sous-projet « Partenariat informatique stratégique » est confiée à l’IT-Board.

L’adaptation de l’outil et d’autres questions d’ordre scientifique sont évaluées par le comité scientifique. Ce dernier est composé des experts suivants :
- Daniel Bretscher, Agroscope
- Laura Jakobeit, Go-For-Impact, experte SBTi/Flag et du GHG Protocol
- Markus Rombach, Agridea
- Ophélie Sauzet, HEPIA Genève
- Ursina Schärer, cheffe de projet « Durabilité », PSL
Choix du partenaire informatique stratégique
Le choix d’un partenariat informatique judicieux était décisif pour remplir les exigences techniques nécessaires à une mise en place réussie du calculateur climatique. Grâce à la collaboration étroite entre le fournisseur informatique – la HAFL, qui a développé l'algorithme du calculateur – et l’IP Lait, il est garanti que le traitement des données soit efficace, que le calculateur soit facile à utiliser et que les résultats soient compréhensibles pour les producteurs tout en étant représentatifs de la filière laitière.
Pour le choix du partenaire stratégique en matière d'informatique, l'IT-Board a été soutenu par un expert externe et indépendant. Ensemble, ils ont élaboré un catalogue de critères comprenant 47 exigences. L'IT-Board a sollicité cinq prestataires de toute la Suisse pour participer à l'appel d'offres, dont quatre ont soumis leur proposition. Après la soumission écrite, l'IT-Board a clarifié les questions ouvertes lors de longs entretiens avec les fournisseurs. À l'issue de ce processus, l'offre de Barto AG, Bison Suisse AG et Agridea est apparue nettement comme favorite. Cette proposition a été soumise au comité qui l’a approuvée en novembre.
La mise en œuvre est en cours
Suite à la décision du comité, les parties prenantes ont immédiatement entamé la mise en œuvre du projet. Grâce à l’importation de la plupart des données de base via des interfaces – les sources incluent BDLait, la Confédération pour les données sur l’exploitation et la BDTA pour les données sur les animaux – le calculateur climatique de l’IP Lait devrait être encore plus facile d’utilisation que l’outil Klir. Cela le rend accessible à un plus grand nombre d’utilisateurs et garantit la plausibilité des saisies. En parallèle, la HAFL a été chargée de déterminer combien d'exploitations laitières, provenant de quelles régions et avec quelles formes de production, devraient utiliser le calculateur afin d'obtenir un résultat représentatif pour le lait suisse. Il s’agit d’une question parmi d’autres illustrant combien les expériences du projet KlimaStar, qui utilise l’outil Klir, sont utiles pour l’IP Lait et son calculateur climatique.
Contrôle du lait
La mise à jour des instructions de travail, des documents associés ainsi que des dispositions d’exécution pour les prélèvements d’échantillons de lait a pu être achevée à la fin de l’année dernière. Les personnes réalisant les prélèvements sont désormais invitées à appliquer les directives présentées dans ces documents, ce qui représente une nouvelle étape vers un contrôle officiel du lait de haut niveau.
En effet, même avant la publication des documents actualisés, le nombre de réclamations et de recours dans le domaine du contrôle officiel du lait avait déjà diminué. Ces deux indicateurs constituent également des mesures de la qualité des prélèvements. Alors qu’en 2023, le laboratoire de contrôle Suisselab avait enregistré 236 réclamations, ce chiffre est tombé à 208 en 2024. Une tendance similaire se dessine pour les recours : en 2024, la commission compétente a traité cinq cas, soit six de moins que l’année précédente. Parmi les cinq recours traités, un a été accepté.
La situation concernant les interdictions de livraison de lait évolue également de manière positive (voir graphique). Cette amélioration s’explique principalement par une nette diminution des blocages dus à la détection de substances inhibitrices. Au cours de l’année sous revue, de telles mesures ont dû être prises à 126 reprises. Entre 2015 et 2020, ce chiffre dépassait largement les 200 cas.
Le nombre d’échantillons de lait de vache analysés dans le cadre du contrôle officiel du lait a diminué de 2,4 %, pour s’établir à 376'385. Cette baisse s’inscrit dans la moyenne des années précédentes.
Nombre d'interdictions de livraison du lait pour cause de substances inhibitrices
Marché de beurre
L’interprofession du lait est responsable depuis 2020 de la régulation du marché du beurre. Si une pénurie de beurre se profile, elle soumet des demandes pour une augmentation du quota d'importation. De 2020 jusqu'à la mi-2023, des importations étaient nécessaires car la transformation en fromage et autres produits à forte valeur ajoutée était plus attrayante. À la mi-2023, la situation a changé : les exportations de fromage et donc la production de fromage ont diminué, et les fabricants de chocolat ont de plus en plus recours au trafic de perfectionnement pour leurs produits d’exportation.
En 2023 et 2024, la production de beurre a été supérieure à celle de l’année précédente avec une demande stable. Cela a engendré des stocks de beurre congelé dépassant 8000 tonnes au cours de l’été. Les décideurs de l’IP lait ont ainsi été amenés à prendre des mesures pour stabiliser le marché. Les ajustements des règlements des fonds – détaillés dans le chapitre y relatif – ont constitué le cœur de ces mesures. Face aux nouveaux défis, le comité a décidé de confier de nouvelles tâches et davantage de responsabilités à la commission « Importations de beurre ». Cette commission a été élargie avec de nouveaux membres et renommée « Commission Marché du beurre ».
La commission a la mission d’anticiper l’évolution du marché du beurre sur la base d’une évaluation commune. Ses conclusions se répercutent sur le soutien à la matière grasse lactique dans le Fonds de réduction du prix, sur les activités dans le Fonds de régulation et – en cas de pénurie de beurre – sur les demandes d’importation. La commission est entrée en activité à l’automne 2024 et a pris des décisions dès sa première séance au mois d’octobre : elle a estimé nécessaire de réguler le marché et a en conséquence proposé de libérer des moyens du fonds de régulation pour soutenir l’exportation de 2000 tonnes de crème et de 2000 tonnes de beurre.
Les fonds « Réduction du prix de la matière première » et « Régulation »
Les fonds « Réduction du prix de la matière première » et « Régulation » ont été mis en place le 1er janvier 2019. Au cours de l’année, les groupes de travail, le comité et les délégués de l’IP Lait ont travaillé intensément à l’adaptation des règlements des fonds. Ces réformes ont été adoptées lors des différentes assemblées ordinaires et extraordinaires. Le nouveau règlement est entré en vigueur au 1e janvier 2025.
En ce qui concerne les flux financiers, le fonds de « Réduction du prix de la matière première » a été actif pour la sixième année consécutive. Le fonds « Régulation » est resté inactif jusqu’à la fin de l’année 2024, pour entrer en action au 1e janvier 2025 suite aux décisions prises en cours d’automne.
Contribution au fonds et frais administratifs
La contribution aux fonds 2024 a été encaissée mensuellement auprès des 39 transformateurs de lait soumis à l’obligation de payer. L’encaissement est effectué par TSM sur mandat de l’IP Lait. L’obligation de payer découle soit de l’affiliation directe ou indirecte à l’IP Lait, soit d’un accord avec celle-ci.
Durant l’exercice 2024, l’IP Lait a facturé au total 70,09 millions de francs en faveur du fonds. La contribution prélevée s’élevait à 4,5 centimes par kilo de lait non transformé en fromage jusqu’au 30 juin 2024, puis à 5 centimes à partir du 1er juillet 2024.
Le fonds « Réduction du prix de la matière première » a généré les frais suivants en 2024 :
- Encaissement de la contribution par TSM, révision et administration du fonds par l’IP Lait : Fr. 89’709.- ;
- Administration TSM et informatique : CHF 169'147.- ;
- Contrôles effectués par ProCert : Fr. 84’200.-
Aides versées avec les moyens du fonds « Réduction du prix de la matière première »
Tout au long de l’année, l’aide maximale de 25 centimes par kilo de lait de la boîte principale et de 21 centimes de la boîte de développement du marché a été versée.
Au total, des aides à hauteur de 53,35 millions de francs ont été demandées dans la boîte principale en 2024 (2023 : 58,37 millions ; 2022 : 44,13 millions ; 2021 : 57,34 millions). Pour la boîte de développement du marché, le montant total du soutien s’élevait à 1,74 millions de francs (2023 : 1,19 millions ; 2022 : 0,52 millions ; 2021 : 0,63 millions) et pour la boîte MPC 8,34 millions de francs (2023 : 8,21 millions ; 2022 : 5,65 millions ; 2021 : 6,37 millions).
Le fonds « Réduction du prix de la matière première » boucle l’exercice 2024 avec un bénéfice de 6,55 millions de francs, dont 5,63 millions de francs pour la boîte principale et 0,92 millions de francs pour la boîte de développement du marché – laquelle est transférée dans la boîte principale au 1e janvier 2025. Quant à la boîte MPC, elle présentait une perte de 0,05 millions de francs. Etant donné que la boîte MPC tient une comptabilité séparée, l’actif de la boîte principale augmentera de 6,55 millions de francs au 1e janvier 2025.
L’important excédent dans la boîte principale s’explique essentiellement par le fait que les exportations soutenues par le fonds en 2024 se sont situées à un niveau bien inférieur à celui des années précédentes. Avec 6049 t de matière grasse et 8316 t de protéines du lait, les quantités exportées par la boîte principales ont atteint un niveau historiquement bas. En 2023, ces valeurs s’élevaient encore à 7626 t de matière grasse et 9373 t de protéines. Les chiffres définitifs pour le trafic de perfectionnement ne sont pas encore connus, mais l’on peut supposer qu’une grande partie des volumes perdus lui sont imputables. Les mesures décidées pour le 1er janvier 2025 visent à récupérer tout ou partie de ces pertes.
Au 1e janvier 2024, le solde initial du fonds « Réduction du prix de la matière première » s’élevait à 10,83 millions de francs. En raison de l’excédent réalisé en 2024, ce solde se porte à 17,38 millions de francs au 1e janvier 2025.
Dans la boîte MPC-PLE, un déficit de 46'311 francs a été enregistré. Un solde négatif de 329'737 francs avait été reporté de l’exercice précédent. Au 1e janvier 2025, cette comptabilité sectorielle redevient la boîte MPC et débute l’année avec un déficit de 376'048 francs.
Fonds « Régulation »
Comme déjà l’année précédente, le fonds « Régulation » est resté inactif en 2024. Toutefois, le niveau très élevé des stocks de beurre a montré qu’une intervention pour réguler le marché s’avère nécessaire. C’est pourquoi plusieurs décisions ont été prises au cours de l’année, avec une mise en œuvre prévue à partir du 1er janvier 2025.
Aucun fonds n’a cependant été collecté en 2024 en faveur du Fonds de régulation. Il entame donc la nouvelle année avec un solde inchangé de 2,5 millions de francs.
Contribution au fonds et frais administratifs
La filière laitière a dû faire face à divers défis en 2024. Ceux-ci étaient dus en partie à l’évolution du commerce extérieur, tant pour le fromage que pour les produits laitiers transformés. On a observé une tendance à la baisse des exportations de fromages gras au profit de fromages demi-gras ou quart-gras. Par ailleurs, la consommation de chocolat, et donc ses exportations, ont souffert des prix très élevés du cacao. De plus, les exportateurs ont de plus en plus opté pour le trafic de perfectionnement, au détriment des matières premières suisses soutenues par les fonds. Ces évolutions ont eu un impact sur le système des fonds. Les effets les plus marqués se sont manifestés dans trois domaines : « évolution du trafic de perfectionnement », « évolution du soutien des fonds » et « évolution des stocks de beurre ». Le stock de beurre a dépassé 8000 t au début de l’été 2024. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis des années. En parallèle, on a constaté une augmentation du trafic de perfectionnement, laquelle était particulièrement marquée pour la poudre de lait entier :
Evolution du trafic de perfectionnement entre 2019 et 2024
En tonnes

L’augmentation du trafic de perfectionnement en 2024 a entraîné une diminution de l’utilisation de matières premières suisses dans les produits transformés exportés. Par conséquent, malgré un soutien maximal, moins de moyens ont été prélevés dans les fonds.
Soutien aux exportations entre 2019 et 2024
En tonnes de graisse et protéine lactiques
Ainsi que le montant du soutien correspondant en millions de francs suisses

Les organes de l’IP Lait ont rapidement identifié ces évolutions et, tout au long de l’année, des groupes de travail et le comité ont œuvré à l’adaptation des règlements du fonds.
Adaptation des directives et des règlements du fonds
En 2024, le comité et les délégués ont pris les décisions suivantes concernant les fonds « Réduction du prix » et « Régulation » :
Mars 2024 : Le comité décide de rehausser la contribution aux fonds de 4,5 à 5 centimes par kg de lait non transformé en fromage. Il propose également à l’assemblée des délégués d’avril 2024 de créer une possibilité de soutien supplémentaire pour la protéine à partir de la boîte MPC. Ce soutien devrait être financé pour moitié par l’augmentation de la contribution aux fonds.
Avril 2024 : Le comité décide d’accorder un soutien supplémentaire pour les protéines du lait dans la boîte principale et la boîte de développement du marché à hauteur de Fr. 50.- pour 100 kg. Cette mesure entre en vigueur à partir du premier mai et prendra fin le 31 décembre 2024. La boîte MPC accorde de surcroît un soutien aux exportations de poudre de lait écrémé. Ces décisions sont prises sous réserve de l’approbation de l’assemblée des délégués. Ces derniers les ont effectivement confirmées.
Septembre 2024 : Les délégués adoptent les décisions suivantes, valables au 01.01.2025 :
Pour le fonds « Régulation » l’ancien système des feux de circulation est adapté en un système en trois phases, basé sur l’approvisionnement en beurre. Selon la phase en vigueur, le fonds interviendra de différentes manières. Pour le fonds « Réduction du prix » les délégués décident premièrement de rehausser le plafonnement de 25 à 28 centimes par kg de lait, deuxièmement de fusionner la boîte principale et la boîte de développement du marché, troisièmement de transférer la boîte MPC dans le fonds « Régulation », quatrièmement d’adapter les modalités de transfert de moyens financiers entre les différents fonds et cinquièmement de mettre en place un soutien supplémentaire pour la matière grasse lactique pour lutter contre le trafic de perfectionnement.
Octobre 2024 : à la suite de ces adaptations des règlements, le comité a prononcé les mesures suivantes entrant en vigueur au 1e janvier 2025 : un soutien à l’exportation de 2000 t de beurre et de 2000 t de crème ainsi qu’un soutien supplémentaire de 50.-/kg de matière grasse financé par le fonds de Régulation pour toutes les exportations déjà soutenues par le fonds de réduction du prix.